Bernard était un mari, un père aimant et attentionné. Sachant admirablement recevoir autour des produits de la ferme et du potager.  Il était d’une rare érudition mais sans jamais en faire étalage. Un agriculteur qui ne se plaignait jamais (fait rare pour être souligné), un travailleur infatigable et le roi du potager. Ses productions pantagruéliques de melons, poires, coings, salades, poireaux et pommes de terre venaient alimenter les garde-manger de toute la famille et de ses proches.

Au-delà d’être mon beau-frère, il était athlète de l’OCCBA depuis une trentaine d’années et le ciment de la création de l’antenne de Bonneval. Régulièrement titulaire aux interclubs dans les spécialités du demi-fond, il nous avait dépanné plus d’une fois pour boucher quelques trous. Il réussissait les minima sur 10 Kms et semi-marathon et avait participé aux trois derniers France de semi-marathon. L’une de ses dernières courses était l’Ekiden de Vendôme en mars dernier pour suppléer une absence pour blessure : il avait l’amour du maillot.

Il avait deux autres passions :

La GODILLOSE, cette épreuve de fous de 125 Kms autour de canton de Bonneval à faire en marchant et en moins de 24 heures ; finisher plusieurs fois, il m’avait attendu et traîné jusqu’au 40^ème km à un poste de ravitaillement et s’en était allé braver la nuit pour terminer son épreuve ; il se faisait une joie de partager un bout du chemin avec ses enfants mais aussi des athlètes du club, sachant se mettre au rythme de chacun et prodiguant ses précieux conseils. Un vrai Saint-Bernard.

Le CROSS, sa plus grande passion, les labours, les temps pluvieux ou neigeux, il aimait. Sa puissance musculaire lui permettait de s’en tirer avec les honneurs et d’atteindre régulièrement les inters de cross. Chaque année aux régionaux, il nous régalait de crêpes, confitures, mais aussi d’un bocal de pâté ; le tout issu de sa fabrication. Aux inters c’était les roussettes ; non qualifié cet hiver, il avait cette année fait le déplacement aux France de cross des Mureaux pour participer en V2 avec Laurent et Marc, mais surtout je crois pour rattraper ce manque.

Je me suis souvent demandé ce que je faisais sur un terrain de cross, j’ai aujourd’hui ma réponse : j’aimais à partager à ses côtés ses moments simples d’amitiés et de partage. J’attends avec impatience la saison prochaine et courir pour deux.

BERNARD tu étais mon beau-frère, mais pas que et surtout pas que…

Bruno

Photo de la distribution de crêpes lors des derniers régionaux de cross à Amboise